Wuhan, la ville-fluide

FF Yangzi:1Un article de Fang Fang publié dans Le 1, témoignant de l’amour qu’elle porte à Wuhan, sa ville, et au fleuve majeur qui la traverse, le Yangzi. Extrait :

Les touristes qui viennent à Wuhan ont pour priorité d’aller visiter la Tour de la Grue jaune, à Wuchang, et la Terrasse du luth, à Hanyang. De mon côté, je préfère emmener mes amis flâner dans les rues de la vieille ville.

De part et d’autre du Yangzi, les rues semblent se déployer comme des vagues. Elles oscillent de manière sinueuse comme si elles suivaient les mouvements du fleuve. Certains passants y avancent d’un pas rapide, d’autres prennent leur temps, insouciants. En vous aventurant dans une ruelle quasi centenaire, vous verrez au-dessus de votre tête flotter comme les drapeaux de différents pays des vêtements en train de sécher, vous entendrez l’accent marqué, vigoureux des Wuhanais. L’un d’entre eux pourrait bien surgir et vous tendre chaleureusement un bol de soupe de travers de porc aux racines de lotus. Peut-être qu’un autre encore vous interpellera en dialecte de sa voix puissante : « eh, vous faites quoi par là ? »

Cet entrelacs de venelles n’a ni la pureté des paysages naturels ni la densité propre à l’histoire et à la culture. Mais il en émane toute la douce chaleur propre aux relations humaines. A vrai dire, à Wuhan, c’est le spectacle de la vie quotidienne qui forme le plus vaste des paysages de la ville. 

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