Syaman Rapongan – Les Yeux de l’océan

Les Yeux de l'océanFigure de la littérature taïwanaise contemporaine, Syaman Rapongan était de passage à Bordeaux fin septembre à l’occasion de la sortie de son dernier roman, Les Yeux de l’océan.

Invité d’un colloque sur la littérature taïwanaise organisé à l’université Bordeaux Montaigne, au côté de nombreux spécialistes et érudits en la matière, dont le très intéressant professeur David Der-wei Wang, qui faisait le déplacement depuis la prestigieuse université de Harvard, il en a profité pour faire un détour par la librairie Mollat, où j’ai été son interprète le temps d’une interview vidéo à visionner ici.

Syaman Rapongan est aborigène. Il appartient au peuple des Tao. Il est né et a grandi sur l’île de Lanyu 蘭嶼 (l’île des Orchidées), située dans le Pacifique, au large de la côte orientale de Taïwan. Il raconte dans les Yeux de l’océan comment il est parti, encore adolescent, sur la « grande île » poursuivre ses études, et comment il a peu à peu pris conscience de la façons dont le gouvernement taïwanais acculturait son peuple, au lieu d’en reconnaître la valeur. Tiraillé entre le désir de s’instruire pour mieux s’ouvrir au monde et la volonté de préserver la culture océanique de son peuple, il s’est battu pour faire des études universitaires par ses propres moyens, refusant les passe-droits accordés par les autorités taïwanaises aux jeunes aborigènes, s’engageant au passage dans la lutte pour la reconnaissance des droits des peuples aborigènes. Il est ensuite retourné à Lanyu, où il a renoué avec sa culture, réapprenant à fabriquer des pirogues et à pêcher en apnée, prenant conscience qu’en interagissant avec l’océan, il accédait à un savoir unique et précieux.

 

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